Issue d’une pratique artistique de l’ordre de l’espace et de l’art vivant, la céramique devient progressivement son médium de prédilection. Son parcours influence sa démarche et ainsi le processus d’élaboration devient moteur de la pratique. Dans sa recherche, l’objet domestique est sujet, qu’il soit usuel ou décoratif. Elle observe la trace du temps que l’on peut y lire, l’usure du quotidien qui sculpte, érode ou métamorphose la matière. Comment également lorsque nous touchons les objets, nous agissons sur le monde et en modifions leurs structures. Prenant pour exemple l’oeuvre de Giuseppe Penone « Être Fleuve », une pierre tirée d’un fleuve puis présentée avec son double produite à l’identique. Ce qui compte, n’est pas forcément la ressemblance mimétique, mais l’identification au travail du temps. Penone sculpte le temps en renouant avec les forces du fleuve érodant la pierre. C’est dans cette direction que Olivia Barisano questionne la céramique. Elle sculpte la matière pour une mise en abyme de l’action et du temps. Elle recherche une réponse à l’absurdité de la vie dans son éternel recommencement tel que l’envisage Albert Camus dans « le mythe de Sisyphe » qui fut condamné par les Dieux à faire rouler éternellement jusqu’en haut d’une colline un rocher qui en redescendait chaque fois avant de parvenir au sommet.