L'exposition à la Galerie Mathilde Hatzenberger rassemble les aquarelles, des vidéos de son travail de prospection et d'extraction, les pains de terre et un échantillonnier des huit terres cuites à des températures croissantes. Et quelques-unes des étonnantes sculptures de sacs-marmites cuites dans le dernier four à bois en activité à Vallauris.
Dans le soin pris à magnifier et à utiliser la moindre poussière de terre collectée à Vallauris, Olivia Barisano témoigne de son respect du terroir et du matériau autant que des traditions.
L'autre série de pièces présentée dans la galerie poursuit une recherche entamée lors de sa première exposition, en 2017. Sa matière première est ici de la porcelaine récupérée au marché aux puces ou dans les donneries, qu'elle va réduire en poussière, tamiser et humidifier. Dans cette sorte de « chamotte de tessons » qu'elle va mettre en forme et passer au four, les micromorceaux de porcelaine vont cuire et s'agglutiner ensemble. Les pièces qui sortent du four ressemblent à des vases ou des mortiers entre l'organique et le minéral, le concret et l'abstrait. Avec cette technique, elle va de plus en plus loin dans l'éclatement des formes qui apparaissent comme des vestiges géologiques prélevés dans l'écorce terrestre même. Comme une sorte de mémoire d'un futur imaginé.
Gilles Bechet, extrait de l’article « La mémoire des terres » paru dans Mu-inthecity le 04 mai 2023
Deuxième exposition personnelle chez Mathilde Hatzenberger Gallery à Bruxelles
© Renaud Schrobiltgen, Olivia Barisano